Comment sauver les bars

et autres combines en vrac contre la crise corona (part I.)

(en bref:) Convertir les cafés en coworking ultralocaux

(En détail:) Bon, en gros il faut

  • Eliminer les flux de navetteurs dans les transports en commun aux heures de pointe, vecteurs de contaminations massives et de propagation géographique du virus.
  • Préserver la santé mentale des télétravailleurs et de leurs familles (surtout s’ils vivent dans un logement urbain exigu et surpeuplé)
  • Eviter les foyers de contamination difficile à tracer dans les bars et restos 
  • Éviter une vague de faillites (/dépressions, suicides etc.) dans l’HORECA

Solution : convertir les établissements HORECA en espace de co-working ultralocal.

Pourquoi ? (en réponse aux points ci-dessus:)

  • L’Horecaworking-space est ouvert à un nombre limité d’habitants du quartier à distance cyclable ou pédestre (disons dans un rayon de 2km), ce qui supprime la nécessité d’emprunter des transports en commun (et désengorge les routes. #qualitédelair)
  • Le télétravailleur dispose d’un espace distinct de son domicile pour ses activités professionnelles. Cela permet de maintenir une hygiène de vie, tout en réduisant les temps de trajets. Les tensions dans le ménage sont désamorcées en offrant plus d’espace et un temps pour soi à chacun. La personne seule maintient quant à elle un lien social minimal.
  • La fréquentation de chaque établissement est strictement limitée et traçable : l’accès est réservé aux personnes inscrites (dont le nombre est fonction des mètres carrés disponibles, de la ventilation…), toujours les mêmes (éventuellement groupées par plages horaires). L’ambiance est cordiale mais studieuse plutôt que festive. Les gestes barrières sont respectés (Le port du masque est plus compatible avec la manipulation d’un tableau excel qu’avec l’ingestion de nourriture). Le risque de contamination dans les cafés / bars / restos n’est donc pas nul, mais est ramené à celui du lieu de travail quelconque de tout autre secteur économique.
  • Le gérant peut proposer un package de services qui correspond à son cœur de métier (pauses cafés, repas du midi, plats à emporter pour toute la famille), ou pas (achats groupés et livraison collective de courses -y a des grands frigos-, micro-événement). Il peut aussi se « spécialiser » en ciblant des travailleurs de certains secteurs en particulier (le terme de « cluster » reprenant ainsi son sens économique #networking)

Quelques obstacles à lever : barrières administratives (codes NACE, assurances, maintien de l’aide existante, tout ça…), le débit du wifi dans les bars et restos, prévoir une imprimante et un peu de mobilier, un parking-vélo…

Quelques gains collatéraux supplémentaires :

On démultiplie l’impact du soutien financier public. Ex.: cofinancement d’un tiers de l’abonnement à ces nouveaux coworking space par les pouvoirs publics, un tiers par l’employeur (rassuré de maintenir un cadre productif pour son personnel), un tiers par le télétravailleur (qui économise sur ses frais de transport et fait partie de la population privilégiée bénéficiant toujours d’une source de revenus)

On responsabilise le citoyen : le Belge moyen (ou Français, ou ce que vous voulez) a sans doute plus envie de respecter les gestes barrières par solidarité pour le patron de son bar préféré qui risque de fermer boutique, que par obéissance envers une classe politique qui dit tout et son contraire depuis des mois.

On crée des opportunités : échanges de bons procédés (tu-me-files-une-table-coronasafe-pour-bosser, je-refais-ton-site-web-pourri), on tisse du lien avec des gens du quartier (mais sans être limité aux voisins chiants de l’étage du dessus), avec des bénéfices à long terme en matière de cohésion sociale, d’entraide, de dynamisation (projets associatifs, start-ups). Avec un peu de chance, le gérant de café dans un quartier gentrifié peut même espérer un refinancement par l’épargne populaire.

Voilà voilà. Remarque: ce principe de vases communicants peut être appliqué à d’autres secteurs en difficulté. Ce second article généralise le raisonnement aux domaines de la culture, de l’enseignement, du soin aux personnes âgées, etc.

Le principe du vase clos permet quant à lui d’imaginer une forme corona-compatible de tourisme international, comme développé dans le troisième volet de ce raisonnement.

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Author: Mr Tsu – SJPMP.org 2020

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